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Cahier des charges BIM : définition, rôle et structure

28/10/2025 | BIM

Sommaire

Le cahier des charges BIM définit les exigences techniques et organisationnelles qui encadrent l’utilisation de la maquette numérique dans un projet. Il précise les objectifs à atteindre, les règles de collaboration, les formats de fichiers à employer et les méthodes de validation des livrables.
Son rôle est d’assurer une compréhension commune du processus BIM et d’éviter les divergences entre les acteurs impliqués.

Ce document est élaboré à partir des besoins exprimés par la maîtrise d’ouvrage. Il formalise les attentes en matière de production et d’échange de données, de gestion des modèles, et de contrôle de la qualité des informations. Il sert de référence contractuelle tout au long du projet.

Le cahier des charges BIM décrit les usages BIM retenus, les niveaux de développement attendus pour chaque phase, les standards d’interopérabilité à appliquer et les protocoles d’échange. Il précise également la structure des maquettes, les conventions de nommage et la méthode de validation des modèles.
Son contenu doit être clair, mesurable et applicable par l’ensemble des intervenants.

La rédaction du document est généralement pilotée par la maîtrise d’ouvrage, accompagnée d’un AMO BIM ou d’un BIM Manager. Ces responsables traduisent les besoins du projet en exigences techniques et veillent à la cohérence entre les disciplines. Le cahier des charges BIM s’inscrit ainsi comme un outil de cadrage méthodologique qui facilite la coordination, la vérification et la traçabilité des données.

À quoi sert le cahier des charges BIM dans un projet ?

Le cahier des charges BIM fixe le cadre d’application de la méthode BIM sur un projet. Il définit la manière dont les acteurs collaborent, échangent les informations et contrôlent la conformité des livrables. Son objectif est d’assurer la continuité du processus numérique, de la conception à l’exploitation.

Cadrer la collaboration entre les acteurs

Le document décrit l’organisation du travail collaboratif. Il précise les responsabilités de chaque intervenant, les outils utilisés, la structure du système d’échange et la fréquence des mises à jour.
Il indique également :

  • les formats d’échange à respecter et les protocoles d’interopérabilité ;
  • les modalités de dépôt, de validation et d’archivage des fichiers sur la plateforme commune de données (CDE).

Cette formalisation garantit une méthode de travail homogène et limite les écarts d’interprétation entre les différentes disciplines.

Garantir la cohérence et la qualité des livrables

Le cahier des charges BIM définit les critères de qualité applicables aux modèles. Il précise le niveau de détail géométrique et informatif attendu, les propriétés à renseigner et les contrôles à effectuer avant chaque livraison.
Les points de vérification concernent notamment :

  • la cohérence des objets entre disciplines (architecture, structure, fluides) ;
  • la conformité des attributs renseignés et l’absence de conflits détectés en coordination.

Ces exigences permettent de contrôler la fiabilité des maquettes et d’assurer la compatibilité des données produites.

Définir les exigences techniques et logicielles

Le document décrit les paramètres techniques liés à la production des modèles : versions logicielles, conventions de nommage, règles de structuration et protocoles de conversion.
Il peut également préciser les consignes de sécurité et les exigences liées à la protection des données. Ces éléments garantissent la traçabilité, la pérennité et la compatibilité des informations numériques tout au long du projet.

Contenu et structure type d’un cahier des charges BIM

Le contenu d’un cahier des charges BIM dépend du type de projet et du niveau de maturité BIM de la maîtrise d’ouvrage. Sa structure doit néanmoins permettre de retrouver rapidement les informations relatives à l’organisation, aux objectifs et aux exigences techniques. Un document complet comprend généralement plusieurs parties cohérentes.

Présentation du projet et des objectifs BIM

Cette première partie expose le contexte général du projet, ses finalités et les usages BIM envisagés. Elle précise les objectifs à atteindre, les phases concernées et les indicateurs de performance associés.
On y trouve en général :

  • le descriptif du projet (typologie, localisation, budget, calendrier) ;
  • les usages BIM retenus (coordination 3D, estimation, simulation, exploitation, etc.) ;
  • le niveau de maturité BIM attendu pour chaque phase.

Rôles et responsabilités des intervenants

Le cahier des charges identifie l’ensemble des acteurs participant à la démarche BIM. Il définit leurs rôles, leurs missions et leurs obligations en matière de production et de validation des livrables.
Cette partie comprend souvent :

  • l’organigramme des acteurs BIM (MOA, AMO, MOE, BET, BIM manager, entreprises) ;
  • la répartition des responsabilités et les interfaces entre disciplines ;
  • les procédures de validation et de transmission des livrables.

Niveaux de développement et livrables attendus

Chaque phase du projet correspond à un niveau de développement (LOD) et d’information (LOI) précis. Le cahier des charges décrit ces exigences pour garantir la cohérence des modèles produits.
Il précise :

  • les livrables attendus (maquettes IFC, plans dérivés, tableaux de propriétés, rapports de contrôle) ;
  • les jalons de livraison et les conditions d’acceptation.

Normes, formats et processus d’échanges

Le document définit les standards techniques et les formats d’échange à utiliser. Il indique les règles d’interopérabilité entre logiciels et la méthode de structuration des données.
Les éléments suivants y figurent souvent :

  • références normatives (ISO 19650, XP P07-150, guides PTNB) ;
  • formats d’échange et versions de fichiers à employer (IFC, BCF, DWG, COBie) ;
  • conventions de nommage, classification des objets et organisation des dossiers.

Contrôle qualité et validation

Cette partie décrit les méthodes de contrôle et les critères d’acceptation des modèles. Elle précise la fréquence des revues BIM, les outils de vérification utilisés et les responsabilités associées au contrôle.
Les points suivants sont généralement couverts :

  • contrôle de la complétude des informations ;
  • détection des conflits géométriques ;
  • suivi des corrections et validation finale des livrables.

Exemple de cahier des charges BIM

L’exemple d’un cahier des charges BIM illustre la manière dont les exigences sont formulées et structurées pour encadrer un projet.
Chaque organisation adapte le document à son périmètre, mais la logique reste identique : définir clairement les usages BIM, les responsabilités et les livrables associés.

Cas d’application dans un projet de construction

Dans un projet de bâtiment tertiaire, le cahier des charges BIM peut préciser que la maquette numérique servira à la coordination entre les disciplines, à la détection des interférences et à la préparation de la phase chantier.
Le document indiquera :

  • les logiciels utilisés pour la modélisation et la revue de projet ;
  • le format d’échange principal (souvent IFC 4) et les règles de nommage des fichiers ;
  • la fréquence de mise à jour des modèles sur la plateforme commune ;
  • les procédures de contrôle avant validation des maquettes.

Pour les projets de réhabilitation, le cahier des charges BIM intègre souvent des spécifications liées aux relevés 3D, à la modélisation du bâti existant et à la gestion des écarts entre l’état réel et la maquette.
Il précise les méthodes de capture de données, les tolérances admissibles et les exigences de compatibilité entre les relevés et les modèles de conception.

Structure synthétique d’un exemple de cahier des charges BIM

Un document type peut être organisé selon les rubriques suivantes :

  1. Contexte du projet et objectifs BIM ;
  2. Organisation de la démarche BIM et gouvernance du projet ;
  3. Rôles, responsabilités et organigramme des intervenants ;
  4. Usages BIM retenus et niveau de développement attendu ;
  5. Standards, formats et outils utilisés ;
  6. Processus de contrôle, validation et archivage des livrables ;
  7. Modalités d’évolution du document en fonction de l’avancement du projet.

Chaque section doit contenir des exigences précises, mesurables et applicables.
Le niveau de détail dépend de la taille du projet et du degré d’intégration du BIM dans l’organisation.

Comment rédiger un cahier des charges BIM efficace ?

La rédaction d’un cahier des charges BIM demande une préparation rigoureuse et une compréhension claire des objectifs du projet. Ce document doit être précis, exploitable et adapté aux capacités des équipes concernées. Il sert à encadrer le processus BIM, pas à le complexifier.

Étapes de préparation

Avant la rédaction, il est nécessaire d’analyser les besoins du maître d’ouvrage et de définir les usages BIM qui apporteront une valeur mesurable au projet.
Cette phase de cadrage comprend généralement :

  • l’identification des finalités du BIM (coordination, exploitation, maintenance, etc.) ;
  • la définition du périmètre de la démarche BIM et des acteurs concernés ;
  • la vérification du niveau de maturité BIM des intervenants ;
  • la sélection des référentiels et standards à appliquer (ISO 19650, XP P07-150).

Une fois ces éléments clarifiés, la structure du document peut être établie en fonction des objectifs retenus et du calendrier de projet.

Principes de rédaction

Un cahier des charges BIM efficace repose sur la précision et la cohérence de ses exigences.
Il doit :

  • utiliser une terminologie homogène et reconnue par tous les acteurs ;
  • distinguer les exigences obligatoires des recommandations ;
  • formuler les attentes sous forme de critères mesurables et vérifiables ;
  • intégrer des procédures de mise à jour pour adapter le document à l’évolution du projet.

L’objectif est de fournir un cadre clair qui permette à chaque acteur de produire et d’échanger des données conformes aux besoins du projet.

Erreurs à éviter

Certaines pratiques nuisent à la lisibilité et à l’efficacité du document :

  • copier intégralement un modèle de cahier des charges sans l’adapter au projet ;
  • multiplier les exigences techniques sans justification fonctionnelle ;
  • omettre la description des processus de validation ;
  • négliger la cohérence avec la convention BIM et le plan d’exécution BIM.

Un cahier des charges mal calibré entraîne des interprétations différentes et complique la coordination entre disciplines.
À l’inverse, un document clair et structuré favorise la cohérence des livrables et la fiabilité du projet numérique.

Cahier des charges BIM et Convention BIM : quelles différences ?

Le cahier des charges BIM et la convention BIM sont deux documents complémentaires mais distincts dans leur fonction et leur moment d’élaboration. Le premier fixe les exigences de la maîtrise d’ouvrage, tandis que le second décrit la manière dont les équipes de maîtrise d’œuvre et d’exécution vont y répondre.

Rôle et moment d’utilisation

Le cahier des charges BIM est rédigé au lancement du projet. Il exprime les besoins et les attentes du maître d’ouvrage concernant l’usage du BIM, la production des données et la qualité des livrables. Ce document sert de base pour les appels d’offres et pour la sélection des prestataires.

La convention BIM, quant à elle, est élaborée une fois les intervenants désignés. Elle traduit les exigences du cahier des charges en méthodes concrètes de mise en œuvre. Elle décrit les procédures de travail, les formats de fichiers, les outils de coordination et les règles d’échange à appliquer.

En résumé :

  • le cahier des charges définit ce qu’il faut faire ;
  • la convention BIM précise comment le faire.

Contenu et portée

Le cahier des charges BIM a une portée contractuelle plus large. Il s’applique à tous les acteurs du projet, quel que soit leur rôle ou leur phase d’intervention. Il définit les obligations minimales et les livrables attendus.

La convention BIM, elle, a une portée opérationnelle. Elle organise la coordination entre les équipes et détaille les procédures de production et de validation des modèles.
On y trouve généralement :

  • l’organigramme BIM du projet et les responsabilités de chacun ;
  • le plan d’échange des modèles et le calendrier des livraisons ;
  • les procédures de contrôle qualité et de gestion des versions.

Complémentarité des deux documents

Le cahier des charges et la convention BIM ne se substituent pas l’un à l’autre.
Le premier établit le cadre et les objectifs globaux, le second en précise la mise en œuvre opérationnelle.
Une bonne articulation entre les deux assure la cohérence du processus BIM et facilite la communication entre les différents niveaux de responsabilité du projet.

Les référentiels et normes à connaître

L’application du BIM dans un projet repose sur des référentiels qui encadrent la structuration, l’échange et la gestion des données numériques. Le cahier des charges BIM doit s’appuyer sur ces normes afin d’assurer la compatibilité des méthodes et la qualité des informations échangées entre acteurs.

Norme ISO 19650

La norme ISO 19650 définit le cadre international de la gestion des informations dans un environnement BIM.
Elle précise les principes de structuration des données, les processus de validation et les responsabilités de chaque partie prenante.
Le cahier des charges BIM doit s’y référer pour organiser :

  • la gestion documentaire et la traçabilité des fichiers ;
  • la répartition des rôles dans le processus d’information ;
  • la définition des livrables et leurs cycles de validation.

Référentiels et standards français

En complément, plusieurs standards nationaux s’appliquent aux projets réalisés en France.
Les plus utilisés sont :

  • XP P07-150 : cadre général de la mise en œuvre du BIM dans les opérations de construction ;
  • PTNB et MINnD : guides méthodologiques pour la production et l’échange des données ;
  • Mediaconstruct : recommandations sur l’interopérabilité et la structuration des maquettes.

Ces documents fournissent des modèles de processus, des schémas d’organisation et des définitions communes pour uniformiser les pratiques.

Formats d’échange et compatibilité

Le cahier des charges BIM doit également spécifier les formats de fichiers acceptés et les protocoles d’échange utilisés.
Les principaux standards sont :

  • IFC (Industry Foundation Classes) pour l’échange de maquettes 3D ;
  • BCF (BIM Collaboration Format) pour la gestion des commentaires et des conflits ;
  • COBie (Construction-Operations Building information exchange) pour la transmission des données d’exploitation.

Le respect de ces formats garantit la compatibilité entre logiciels et la pérennité des informations tout au long du cycle de vie du bâtiment.

Exigences complémentaires

Selon le type de projet, le cahier des charges peut aussi intégrer des exigences issues d’autres référentiels :

  • sécurité et confidentialité des données numériques (RGPD, normes ISO 27001) ;
  • archivage électronique et traçabilité (NF Z42-013) ;
  • gestion documentaire et codification des fichiers.

L’intégration de ces éléments permet de maintenir une cohérence globale entre la stratégie BIM et les obligations réglementaires du maître d’ouvrage.

Conclusion

Le cahier des charges BIM fixe les règles techniques, méthodologiques et organisationnelles applicables à un projet utilisant la maquette numérique.
Il précise les objectifs BIM, les rôles et responsabilités des intervenants, les formats d’échange et les procédures de validation.
Ce document encadre la production et la gestion des données afin d’assurer la cohérence, la compatibilité et la traçabilité des informations tout au long du cycle de vie du projet.

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